À l’occasion de la Journée internationale de l’enfant africain, célébrée chaque 16 juin de l’année, les jeunes veilleurs du Web de Bukavu s’interrogent sur les défis ainsi que les opportunités auxquels sont confrontés aujourd’hui les enfants du continent.
Le numérique, un droit fondamental et non un privilège
À l’ère de la mondialisation digitale, le numérique constitue bien plus qu’un simple outil ; il représente un vecteur indispensable pour l’éducation, l’accès à l’information et la défense des droits de l’enfant. Néanmoins, selon les données de l’UNICEF, près de 60 % des enfants africains demeurent privés d’un accès fiable à Internet, ce qui accentue les disparités en matière d’éducation et d’innovation.
« Le numérique a le potentiel de transformer significativement la vie d’un enfant, sous réserve toutefois qu’il puisse y accéder et bénéficier d’une formation adéquate pour une utilisation sécurisée et efficace », souligne Busime Kalonji, experte en éducation digitale.
Des initiatives locales porteuses d’espoir
En République démocratique du Congo, la société « YOUNG WEB AFRICA » initie des programmes de formation en milieux urbains ainsi que dans des zones rurales afin d’initier les jeunes aux fondamentaux de la programmation, à l’intelligence artificielle ainsi qu’à la cybersécurité.
Fort heureusement, plusieurs projets sont butés à des problèmes d’implémentation dans certains milieux suite à l’insécurité grandissante et au manque d’accessibilité due à des infrastructures délabrées.
Les défis : infrastructures, sécurité et encadrement
Malgré les avancées, les défis restent immenses : absence d’électricité régulière, des enseignants moins outillés à la nouvelle technologie de l’information et de la communication et surtout les dangers liés à l’exposition précoce au web (cyberharcèlement, désinformation, exploitation en ligne).
« Il faut bâtir un environnement numérique sécurisé pour les enfants, mais aussi les impliquer dans la création de solutions adaptées à leurs réalités africaines », souligne Albert DUNIA, pédagogue et enseignant du cours d’informatique à l’Institut CHIDUHA.
Un appel à l’action collective
La Journée de l’enfant africain 2025 est donc l’occasion de lancer un appel aux gouvernements, ONG, entreprises tech, éducateurs et parents d’œuvrer pour que chaque enfant africain puisse accéder à un numérique inclusif, éthique, éducatif et protecteur.
À en croire, un enfant africain connecté au numérique, éduqué et protégé est un acteur puissant pour le développement et peut booster la transformation pour son pays.
Signalons que cette journée tire son sens dans la lutte qu’avaient menée les jeunes acteurs du soulèvement de Soweto en 1976.